vendredi 4 mars 2011

THE SAINTE CATHERINES [QC] - MALADROIT - MENPENTI - FAST MOTION - MISS AMERICA @ LE SHAKA LAKA, HAZEBROUCK, FR - 04/03/2011
Retour au Shaka Laka en ce vendredi 4 mars. Pas simple de se bouger jusqu’au « CBGB’s français » sans voiture, mais l’affiche, plus qu’alléchante, suffisait à motiver. En plus, c’était les trois ans de Tcheck L’Assos ! Pour ce bel anniversaire, c’est l’avant-dernière étape de la tournée commune de MALADROIT, de MENPENTI et des motherfuckin’ SAINTE CATHERINES. Le show était soutenu par les locaux de MISS AMERICA et de FAST MOTION. Mis à part ce dernier groupe, c’est un peu la soirée Guerilla Asso et nouveaux albums !
Un programme chargé donc, mais les horaires seront tenus et le show se permettra même d’avoir de l’avance (!). Je passe au stand faire mes emplettes (split MALADROIT/SAINTE CATHERINES, tshirt, affiches de la tournée échangées contre des clopes…) et on commence tôt avec les lillois de MISS AMERICA, qui viennent donc de sortir leur premier album. Pour l’anecdote, plusieurs usines ont refusé de presser le disque et d’imprimer le livret, ce dernier étant jugé pornographique. Moui bien sûr… La prestation du groupe est exemplaire, très énergique, malgré quelques approximations techniques. Je dois par contre avouer que la musique du combo ne me sied guère, mais c’est plus ce genre de hardcore très rapide et très peu mélodique qui me rebute que le groupe lui-même. Reste le sur-tube « Fuck Off Miss America » et un medley de reprises complètement barré calé en fin de set, d’où j’ai pu extraire entre autres « Ace Of Spades » de MOTÖRHEAD et « Blitzkrieg Bop » des RAMONES.
Viennent ensuite FAST MOTION, formation, comme le dit Mitch des DIEGO PALLAVAS, « que t’as pas déjà vu quinze fois quand t’habite dans le Nord ». Ca fait effectivement beaucoup de concerts où ils étaient présents auxquels j’assiste. Quand bien même, leur modern punk hardcore passe bien, bon niveau technique et bonne présence scénique, refrains catchy et passages mélo efficaces.

C’est le tour des marseillais de MENPENTI que je ne connaissais pas du tout. Comme d’hab’, nouvel album, Guerilla Asso, toussa toussa. Des putain de plans de basse comme on en voit trop rarement dans le punk, un chant mélo très particulier, des compos assez longues, tordues et recherchées, c’est un bon moment qu’on passe en compagnie des sudistes. Pas de révolution sous le soleil, mais une musique intéressante et teigneuse qui réussi à se démarquer de la masse. Je peux tout au plus au reprocher un certain manque de communication avec le public.

MALADROIT. Bon, je l’avoue, le punk, j’ai découvert ça par GUERILLA POUBELLE. Donc un groupe avec Till dedans part un peu en territoire conquis avec moi. Qu’importe, même en étant objectif, c’est d’la bonne. J’ai eu un sourire collé aux lèvres pendant tout le set, c’est dire. Que ce soit par les mélodies pop-punk, le plaisir communicatif et les vannes de monsieur GxP (qui parle toujours beaucoup entre les morceaux qui semble avoir trois nouveaux tatouages à chaque fois que je le croise) et de ses collègues ; la palme à Chamoule, le batteur, à l’humour d’une absurdité réjouissante. Les compo sont géniales, ça joue et ça chante très bien. Dans le public, on pogote, on slame et on fait des woho. Et c’est bon. Putain, c’est bon.

A peine le temps d’essayer d’atterrir que se pointent les SAINTE CATHERINES, straight from Québec, qui annoncent que c’est leur 679ème concert qu’ils joueront ce soir. J’ai absorbé leur discographie en quelques semaines récemment, je sais que je n’ai pas affaire à n’importe qui. Si c’est n’est pas le cas pour certains, je vous invite à jeter un coup d’œil au catalogue d’un petit label américain nommé Fat Wreck Records.

Ils approchent de la quarantaine, ils sont couverts de tatouages ; leur look est le résumé d’un bout d’histoire du punk à lui seul. Si MALADROIT me file ma dose de fun journalière, SAINTE CATHERINES me shootent à l’émotion et au vécu. Un set très concentré sur les compos récentes tirées des deux derniers albums. Que dire, si ce n’est que ce sont des rois ? Que leurs chansons sont parfaites et que ça sue l’expérience et la bière ? Une baffe, une claque, une bifle, appelez ça comme vous voulez. Un grand moment. Seule déception : l’absence du troisième guitariste. Le public en redemande, et c’est sur la très virile « The Shape Of Drunks To Come » que s’achève cette soirée.
Je ne sais même plus si c’était mon anniversaire ou celui de Tcheck L’Assos, mais s’il fallait résumer tout ça en un mot, certes cliché et éculé mais qui revêt ici tout son sens : c’était magique. Tout simplement. **Marc Tranchant**