vendredi 29 mars 2013

SKA-P [SP] – MADE IN SKA @ LE ZÉNITH, PARIS, FR – 29/03/2013 

3 ans après leur dernier passage à Paris, en Sarkozy, les SKA-P avaient enflammé le public avec La colmena. On écoute leur dernier album « 99% » pour se mettre à jour, et là, on espère vraiment qu'ils ne vont pas faire un concert promotionnel.
Le soleil se couche sur la capitale française, l'air est frais, et les bandes de punks, canettes à la main se mêlent avec les bobos de la nouvelle génération à l'entrée du Zénith parisien. Évidemment, on voit ceux qui sont là juste pour Cannabis et les autres. On entre, on rejoint des potes, on en croise d'autres. On se demande quelle va être la première partie.

Les lumières s'éteignent et le groupe jurassien MADE IN SKA entre en scène. Musique festive, section cuivres qui envoie, une bonne gratte à contre-temps, le public n'est pas déçu. Ça saute, ça pogote un peu, ça reprend les refrains, on chante les mélodies alors qu'on les connaît pas. Une mise en bouche qui fait son effet. À la fin, la fosse est chaude, on attend la musique ibérique engagée.  Le temps d'aller prendre une bière, de la siroter, de se dire qu'on est un peu fatigué et qu'on va rester sage...

Les lumières disparaissent, les SKA-P entrent en scène. Premières notes, premiers accords, j'en oublie direct ma bonne résolution de regarder le concert au calme. Ils commencent avec le titre Full Gas où l'animation scénique nous montre un train allant à pleine vitesse. Allégorie des 99% de la population mondiale qui va vers la révolution? Deuxième chanson, Mestizaje. Mais là, rien ne va plus, rien ne va plus du tout dans la fosse. C'est simplement magique, « multiracial, multicultural » résonne d'une seule voix dans la salle. On continue avec A la Mierda. Mais putain, ils sont remontés à bloc! En effet, ils reviennent de leur tournée en Amérique Latine. Les SKA-P sont chauds bouillants.  Pepe, le célèbre animateur de scène du groupe, se déchaîne autant que le public. Je ne me rappelle plus de l'ordre des chansons, mais je sais qu'après on a eu le droit à la célèbre chanson anticléricale sur la pédophilie : Crimen Sollicitationis. Des vitraux numériques apparaissent sur la scène. Pepe est déguisé en prêtre perfide et vicieux, reprenant des paroles du pape Ratzinger alias Benedicto XVI. Pupul envoie alors après l'intro de la chanson. Toute la salle est en délire. Je pogote non stop depuis le début du show. On voit ensuite le prêtre se travestir sur scène. La musique est là ainsi que les convictions politiques qui animent le groupe depuis tant d'années. On enchaîne ensuite, ou c'était plus tard, ou avant, avec Solamente por Pensar. Images de policiers abusant de leur pouvoir alimentent le message de la chanson. Faux policier sur scène qui matraque les membres du groupe pour ensuite aller titiller le public. C'est de la furie, du grand spectacle. Rien n'est plus fort que la musique politique! On passe ensuite sur Cannabis, le Zénith est embaumé par l'odeur des pétards. C'est la fiesta à la mode espagnole. On saute, on fume et on chante. Groove de batterie long qui fait monter la pression, celui de Romero el Madero. On transpire la révolution dans la salle. J'enlève mon keffieh pour le mettre dans ma poche, mais non, je le reprends directement car on a le droit à la magnifique chanson antisioniste Intifada. Poings levés, keffiehs noirs, blancs et gris en l'air, on se pète les cordes vocales en chantant « Muertos, muertos en nombre de quien ?! Muertos, muertos de Israel de Yave !». Quelques chansons du dernier album cependant. L'intro calme de Se acabo laisse place aux riffs déchainés skas et punks. Puis ils nous laissent, nous disant « Hasta la victoria siempre ». Mais non, mais non ! L'ambiance est survoltée, les lumières sont toujours éteintes, y a un rappel c'est sûr, c'est obligé ! Pupul se ramène seul sur scène avec sa gratte et commence à jouer une valse. El vals del Obrero est chanté par tout le monde. « Orgulloso de estar » oui mais également « Somos la revolucion, si señor ! » Je me rappelle plus si Welcome to Hell a été jouée avant ou après, mais elle était là cette chanson. Pepe arrive en tenue orange de Guantanamo, danse sur scène, et à la fin se fout sur la chaise électrique et fait semblant de cramer dessus à la John Caffey. On finit en beauté avec Sexo y Religion et El Gato Lopez. Salutations du groupe, qui remercie le public parisien. Le trompettiste, en kilt, le soulève. Heureusement qu'il était de dos, car le kilt était porté à l'écossaise !

La salle se vide, je suis exténué, je n'ai pas arrêté de me défouler, de pogoter, de sauter, de chanter, de crier. Bref a l'heure où j'écris, j'ai encore des courbatures, mais c'est ça qui est bon. SKA-P est venu, laissant l'America Latina derrière eux, pour nous offrir un show remonté à bloc. Pas un concert de promo, un concert best of, un pur bonheur.
**Farcos**

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