mercredi 31 juillet 2013

THE MENZINGERS [USA] - APOLOGIES, I HAVE NONE [UK] - NINA'SCHOOL @ L'HERETIC, BORDEAUX, FR - 31/07/2013

J’aime vraiment les concerts. Là, mercredi soir, à l’Hérétic, devant les MENZINGERS, ça m’a frappé. Ça peut paraître con, comme pensée au bout d’une demie douzaine d’année à traîner dans ce milieu, mais beaucoup de gens font justement des choses non pas parce que ces dernières leur apportent encore quelque chose, mais simplement parce que c’est devenu l’habitude. Ça m’est déjà arrivé de jouer chaque jour à un jeu vidéo pour au final me rendre qu’il ne m’amusait même plus. Et je me demande souvent combien de temps le punk rock restera dans ma vie. Est-ce qu’à l’approche des 30 ans je laisserai progressivement tout ça tomber, est-ce que je trouverai une autre passion qui éjectera celle-là de ma vie? Mais du fond de cette cave bordelaise, pressé contre ces corps en sudation, je comprends que j’aime être là. J’aime cette musique, cette ambiance, et ces gens. Pas tous.

Alala. A vous en tirer une larme, ma bonne dame. Mais comme diraient les Dangers : « enough about me already ».

Jolie date que voilà, proposée par Rock’n’Roll Agreement. Premiers à monter sur scène ce soir, les locaux de NINA'SCHOOL reviennent de leur tournée marathon qui les aura amené jusqu’en Bordurie et au vol de leurs guitares. La salle n’est pas excessivement remplie, mais ça s’arrangera au cours du set. C’est un des premiers groupes de punk rock français que j’ai écouté, et les gars ont sacrément prit de la bouteille. On entend les kilomètres d’Europe défiler derrière chaque accord. « De travers », « Punk Rock Star », « E.R.I.C. », « Tom »… c’est fou le nombre de tubes que ces bordelais ont à leur répertoire. Ça va jouer aussi l’intégralité du dernier EP, avec notamment le refrain de la mort de « Rad Boys », une reprise des CLASH (« Police On My Back ») et la ballade « Home Away From Home » qui à ma grande surprise rend très bien en live. Voilà, même pas besoin de se forcer, super cool comme concert.

Les rosbifs de APOLOGIES I HAVE NONE, accompagnant les MENZINGERS sur quelques dates, viennent ensuite. Leur style ressemble, bah, à du MENZINGERS, avec cette base folk perceptible, ces compos probablement commencées en acoustique mais interprétées avec l’énergie du punk rock. Le groupe joue entièrement sur Fender, avec une petite hérésie : un humbucker en position chevalet sur une Stratocoaster. Ça rend au final un son assez intéressant, au service de mid-tempos même pas chiants. Pas l’affaire du siècle, mais assez de personnalité pour intéresser pendant tout le set !

En tête d’affiche, les MENZINGERS, que je revois un peu moins d’un an après le This Is My Fest (en compagnie d’ailleurs de NINA'SCHOOL qui avaient joué THE DECLINE!). Et les MENZINGERS, vois-tu mon enfant, sont une raison de ne pas me faire chier avec ton « c’était mieux avant ». Il y a toujours eu de très bons groupes, et il y en a toujours eu de très mauvais. C’est pas que c’était mieux avant, c’est simplement que la postérité a fait le tri et qu’on ne se souvient que du meilleur.

Donc voilà, les MENZINGERS, c’est super, c’est à la mode ; alors est-ce que c’est juste la flavor of the year ou est-ce qu’on pourra à notre tour grincher sur les jeunots qui ont le mauvais goût d’écouter ce qu’il sort en 2030 alors que la scène de Philadelphie des années 10, ça au moins c’était quelque chose ?

On s’en branle.

Je n’ai donc pas au final grand-chose à dire sur leur set. Le groupe est aussi bon que sa réputation le laisse entendre, ça sing along dans tous les coins, le lead vocal à deux voix marche toujours aussi bien, et c’est aussi cool quand ils gueulent que quand ils font de jolies mélodies. Par contre – et ça putain – ils n’ont pas joué « Time Tables ». Et c’est pas faute de ne pas l’avoir demandé, même après un rappel.

Malgré cette petite déception, ça a été une très bonne soirée. Elle n’était d’ailleurs que le prélude à une folle nuit placée sous le signe de l’hospitalité éthylique girondine. Mais ça, je l’ignorais encore.

Trop bon l’été avec toi, Bordeaux.  **Marc Tranchant**

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